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- 27 juin 2005 : Un point s'impose aujourd'hui, d'autant que des courriers importants sont arrivés ces derniers jours.

D'une part la lettre de la direction qui propose aux 50 ans et plus (comme ils l'ont proposé aux "plus jeunes") : 3 mois de plus de congés de reclassement, c'est-à-dire jusqu'au 15 octobre, ou une prime additionnelle de 10 000 euros brut pour tous ceux qui sortiraient du dispositif au 15 juillet 2005.

Fort de l'expérience des - de 50 ans qui se sont sacrifiés en continuant à occuper pour aujourd'hui se préparer à partir avec de belles promesses qui ne seront jamais tenues, il semblerait logique qu'une grande partie du personnel,"profite" de cette ultime rallonge. La date du 30 juin étant la limite de réponse à cette proposition, il reste à voir ce qu'il se passera sur le terrain.

D'autre part une assemblée générale, à laquelle nous étions convoqués par un courrier qui faisait le point de notre combat depuis le début, s'est tenue le 23 juin en début d'après midi. Les discussions ont porté sur tous les points du conflit avant d'en arriver à la question essentielle : qui continue l'occupation après le 15 juillet ?

Cette date signe le terme des congés de reclassement pour les - de 50 ans et également pour les 50 ans et plus qui voudront s'arrêter là.

Il faut préciser que l'occupation 24 heures/24 - 7 jours sur 7 est devenue très difficile par le manque d'effectif, mais arrivait encore à fonctionner ?

Comme une dizaine d'entre nous a décidé, dans un vote à main levée, de se retirer au 15 juillet et même avant pour certains, soit l'occupation va s'arrêter (du moins sous sa forme actuelle), soit celle-ci va continuer mais de manière beaucoup moins contraignante.

Les jours prochains nous apporterons la réponse.

Ah oui j'oubliais, le maire qui est passé à l'usine le 23 juin au matin a fait clairement comprendre au personnel présent que il ne fallait pas se faire d'illusion sur la possibilité de création d'emploi industriel sur le site de l'usine..............

- 08 juillet 2005 : Les représentants du personnel sont des "salariés protégés". Cela signifie que contrairement aux autres salariés, il faut que l'inspecteur du travail donne son accord pour que ceux-ci soient licenciés. Devant l'avis défavorable et argumenté de l'inspecteur qui refusa au mois de mars le licenciement, sur le fait que le motif économique n'était pas valable, la direction a bien sûr fait appel. Et fin juin le verdict était "tout le monde dehors". Encore une fois nous sommes battus.

D'autre part la date du 30 juin étant arrivé (voir ci-dessus), le 1er juillet la direction se présente à la porte de l'usine dans le but "louable" de "nettoyer" celle-ci. Un comité d'accueil interdit l'accès du site à tout représentant de la direction.

D'un coté la direction et la sous préfecture voudrait, d'après leur dires, pouvoir enfin mettre le site en conformité et pouvoir entamer la démarche de réindustrialisation, de l'autre les salariés refusent de quitter les lieux tant qu'une solution permettant de retrouver un "vrai emploi", comme l'avait promis le Préfet au mois de septembre 2004, ne sera pas trouvée.

Quelle sera l'issue ? Je pense que beaucoup d'entre nous le savent........

22 juillet 2005 : C'est fini. Du moins de la manière dont nous l'avons menée jusqu'à ce jour. Et même j'estime que tenir jusque là avec le peu de personnes qui restaient était une bêtise (pour ne pas dire plus). Lors des assemblées générales du mois de mai, nous disions déjà que nous devions prendre la décision de finir tous ensemble. C'est le contraire qui a été fait, et c'est avec une poignée de salariés que cette lutte se termine.

Depuis le 15 juillet nous sommes inscrits au ASSECIC.

Bien sur le terrain remis a la mairie ce jour peut laisser espérer à quelques uns des possibilités de retrouver un travail. Mais il faut être réaliste et dans le meilleur des cas il en restera beaucoup sur le bord du chemin.
Toutes les situations de la vie permettent de tirer des enseignements. Et là nous avons pris une leçon exceptionnelle. Et je crois qu'il ne faut pas trop s'étonner des réactions sur le livre d'or. Bien sûr beaucoup d'entre elles sont excessives , mais au milieu de celle-ci il y en a qui sont pleines de bon sens.

Bien sûr qu'il ne faut pas oublier que c'est les patrons les salauds.

Bien sûr que les pouvoirs publics ne nous ont pas aidés.

Mais je crois qu"il faut aussi balayer devant notre porte.

- Le rôle du syndicat n'a pas été aussi exemplaire qu'il veut bien le dire...
- Les salariés ont-ils pris suffisament la mesure qu'il s'agissait de leur affaire ?

De toute façon ce site restera ouvert encore longtemps.

Pourquoi ?

Pour permettre à tous ceux qui nous ont suivi notre bataille à travers la France entière et même au delà des frontières de voir que quelle manière va évoluer le reclassement des salariés. Du moins tant que je pourrais avoir des informations.

Bonne chance à tous

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